L'histoire de la ville d'Aoste, véritable carrefour des Alpes, remontent loin. En effet, les Romains ne se sont pas trompés sur l'emplacement stratégique du lieu : ils y fondèrent une ville en 25 avant Jésus-Christ. Depuis, Aoste n'a cessé de s'agrandir au fil des siècles, chaque période laissant des marques encore visibles aujourd'hui. Le cœur historique n'est pas très grand, et il est très facile d'en faire le tour en une après-midi, même en prenant son temps et en ménageant des temps pour flâner dans les boutiques ou s'arrêter boire un verre. C'est à une balade reliant les principaux lieux d'intérêt que je vous invite, testée et approuvée en moins de quatre heures ! Celle-ci est la synthèse des trois circuits proposés sur le site de la région. (Rendez-vous à la fin du billet pour l'itinéraire détaillé directement sur une carte.)
La balade commence au niveau de l'arc d'Auguste, l'Arc de triomphe qui marque l'entrée de la ville. Un peu avant, ne manquez pas d'aller admirer le pont romain, avant de vous aventurer dans la Via Sant Aselmo. Cette première rue donne le ton : via piétonne, nombreux cafés et boutiques... Il ne suffit que de quelques pas pour sentir la vie qui règne ici et se sentir bien.
On bifurque assez vite sur la droite pour le premier arrêt, le complexe Sant'Orso*, beau témoignage de l'Aoste médiévale, composé d'un campanile, d'une église et d'un cloître. Ce dernier est particulièrement remarquable, un véritable chef-d'œuvre de l'art roman, avec notamment ses chapiteaux sculptés. L'ensemble remonte au XIIe siècle, même si de nombreux éléments furent ajoutés ou modifiés par la suite, comme la façade gothique de la collégiale, datant du XVe siècle.
Le prieuré, bâti aux tournants des XVe et XVIe siècles par Georges de Challant.
Le cloître.
Dans l'église, ne passez pas à côté de la crypte, avec ses colonnes datant de l'époque romaine, ou, si vous êtes plus malins que moi et arrivez à trouver l'escalier dans la nef gauche, les fresques ottoniennes sous les toits.
Mosaïque remonte à l'édification de l'église et découverte durant des fouilles en 1999.
Juste en face, ne manquez pas la basilique Saint-Laurent. L'église a été reconvertie en lieu d'exposition mais juste derrière, on accède à l'espace archéologique* en sous-sol qui révèle les vestiges de la basilique paléo-chrétienne et notamment funéraires. De nombreux panneaux explicatifs permettent de retracer l'histoire de ce lieu clef d'Aoste.
Le complexe Sant'Orso et la basilique Saint-Laurent.
Tour du Baillage.
La tour du Baillage fut construite au Moyen Âge sur les ruines d'une ancienne tour romaine. Au XVe siècle, elle devient lieu de résidence de la famille des Baillis, administrateurs de la ville. Elle sera ensuite réaménagée pour faire office de palais de Justice et de prison.
Après avoir longé le mur d'enceinte de la ville, dans une enfilade de petites ruelles où se déroulait la procession des Immunités, on arrive piazza Roncas, où l'on retrouve le musée archéologique, difficile à manquer avec sa belle couleur safran. Juste en façade, le palais Roncas mérite un coup d’œil, même s'il ne se visite pas. À quelques pas, ne manquez pas la discrète église Saint-Étienne*, à laquelle on accède après un petit passage voûté, avec ses belles fresques en façade.
On revient ensuite sur nos pas pour continuer le long du chemin des Immunités pour arriver à la tour Neuve, ancienne résidence des Challant. Ici, les vestiges de l'enceinte sont particulièrement bien conservés. Cela tombe bien, on les longe jusqu'à la piazza Republica. Ici, changement de style, avec une architecture datant de l'époque fasciste, très austère. On la laisse derrière nous pour enfin pénétrer dans la ville. C'est de nouveau l'occasion de flâner dans les ruelles et de s'imprégner de l'ambiance de la ville. On remonte tout doucement jusqu'à la cathédrale, en ne manquant pas de passer par la rue Croix de ville.
Puis on arrive sur la place de la cathédrale*, où s'étalait jadis le forum romain, le cœur de la ville. Ce premier lieu de culte chrétien remonte au IVe siècle mais l'aspect définitif de l'édifice est plus tardif, après plusieurs campagnes de reconstruction qui ont modifié et agrandi la première cathédrale. La façade, datant de 1848, est l'un des derniers ajouts.
Juste à côté de la cathédrale se dressent les vestiges du forum romain. C'est également si que l'on peut admirer ce qu'il reste du cryptoportique*, un monument relativement rare. De nombreuses hypothèses ont été avancées quant à sa fonction ; on sait désormais que son utilité principale était l'égalisation et la stabilisation du terrain. Cela reste en tout cas une construction impressionnante, aux dimensions colossales : constitué en fer à cheval, la travée centrale atteint en effet les 80 mètres !
On ressort ensuite à l'air libre, direction le sud de la ville. On passe par une enfilade de petites ruelles (ne manquez pas le passage du verger et sa placette cachée) pour retourner au niveau du mur d'enceinte et plus précisément à la tour du Lépreux, qui doit son nom à une famille de lépreux qui y résida au XVIIIe siècle.
Puis on longe le tracé de l'enceinte sud jusqu'à la tour Bramafan.
Direction ensuite le centre de la ville et la piazza Chanoux où l'on retrouve l'hôtel de ville. La vaste place est entourée de monuments néoclassiques, une architecture que l'on retrouve dans les rues alentour, lorsque l'on s'aventure de nouveau vers le sud. Précédemment s'y élevait le monastère Saint-François, détruit dans les années 1830.
On laisse la piazza Chanoux derrière soi pour redescendre vers le sud, via la rue du Collège, qui amène directement au prieuré de Saint-Bénin, fondé en l'an mil par les Bénédictins et ensuite transformé en collège d'étude au XVIe siècle par le pape Clément VIII. C'est à présent le siège de nombreuses expositions. Après avoir longé le jardin public, on arrive aux ruines de la tour du Pailleron, reconnaissable par les briques rouges qui furent utilisées pour la restaurer après un grave incendie au XIXe siècle. C'est la seule, avec la tour du Lépreux, à avoir gardé quasiment intact son aspect romain.
On rejoint ensuite l'enceinte est via la rue Archet puis, après avoir traversé au niveau des ruines de la tour Plouve, on remonte en direction de la porte Prétorienne, monumental bâtiment qui marquait l'entrée de la ville durant l'Antiquité. Dotée de trois ouvertures (celle centrale était réservée aux chars et les deux autres aux piétons), on y adossa au Moyen Âge une chapelle, dont il ne reste plus qu'une niche. Quant à la tour nord, elle fut transformée en résidence fortifiée au XIe siècle, afin de permettre à une puissante famille noble locale d'y résider.
La balade se termine par les vestiges du théâtre romain*. Seul un pan de la façade sud, haut de 22 mètres, tient encore debout. On estime que trois à quatre mille personnes pouvaient y prendre place. Sur l'un des côtés se dresse la tour Fromage, dont l'origine remonte au XIIe siècle.
Le point positif quand on vient de traverser la ville en long, en large et en travers, c'est qu'on est passé devant assez de restaurants pour avoir pu en choisir un. J'avais repéré l'adorable rue Maillet lors de mon premier passage et l'un des plats à la carte a achevé de me convaincre de dîner à la Trattoria Degli Artisti.
Cette ruelle calme est à l'écart du bruit des terrasses ; on se croirait vraiment loin de tout ! Le menu propose de nombreuses spécialités locales, mais c'est sur les spaghettis au citron et au pavot que j'ai jeté mon dévolu. Cette combinaison a très souvent mes faveurs en pâtisserie et je n'aurais jamais pensé qu'on puisse l'utiliser dans un plat à priori salé. Verdict ? Délicieux ! Je compte bien essayer de reproduire la recette chez moi... En dessert, j'ai opté pour un tiramisu au limoncello, malheureusement un peu trop amer à mon goût. Petit avantage, je ne sais pas si c'est la région qui veut ça ou simplement cette adresse, mais vous pouvez piocher dans la corbeille de pain sans crainte, rien ne vous sera facturé en supplément.
Via Maillet, 7
11100 Aosta
Pour conclure la visite, quelques photos prises à la tombée de la nuit, quand les monuments commencent à s'illuminer. Ciao Aosta !
* Les monuments marqués d'une astérisque se visitent gratuitement. La plupart des tours ne se visitent pas.
Je connaissais vaguement la vallée du même nom pour l'avoir traversée le mois dernier en direction de l'Emilie-Romagne, mais je découvre la ville grâce à ton article... La prochaine fois, je penserai à m'y arrêter !
RépondreSupprimerC'est en cherchant des informations sur la vallée d'Aoste pour un potentiel week-end en amoureux que je suis tombée sur ton article... Et j'ai encore plus envie d'y aller ! Malheureusement, notre pets-sitting ne peut pas garder les animaux ce week-end là, donc le projet est remis à une autre fois :(
RépondreSupprimerC'est vraiment une superbe région et il y a tant à faire (ne serait-ce qu'au niveau nature/rando) ! J'espère que vous arriverez à reporter votre week-end !
SupprimerJe fais un passage au moins une fois par mois à Aoste et j'y ai quelques habitudes que j'apprécie de vous partager. Tout d'abord, en partant de l'Arc d'Auguste, sur votre gauche:
RépondreSupprimerL'incontournable Atelier du Chocolat - Via Sant'Anselmo, 70, (Gelato, marrons glacés et chocolats)
La Bonne Bouteille - Via Sant'Anselmo, 62, (Liqueurs, Funghi porcini secchi, épicerie italienne traditionnelle)
Passé la porte Praetoria, sur votre gauche:
D'Socka - Via Porta Pretoria, 44,(pantoufles, vêtements en feutre de Gressoney, accessoires de mode...)
Panificio "petite boulangerie",Via Porta Pretoria, 22, pour ses "crostate" à la marmelade et autres délices italiens
Pour déjeuner, cuisine tout à fait valdotaine,
Hosteria Del Calvino - Via Croce di Città, 24, n'hésitez pas à prendre le menu du jour (coperto compreso) qui est toujours très bon et suffisamment copieux!
Et si vous voulez vous faire plaisir avec une excellente viande, je vous conseille le "Vitello italiano" qui n'a rien à voir avec ce que l'on peut trouver en France, osso bucco, saucisses, et autres plaisirs carnés, rendez une petite visite à la Macelleria Bovina - Via Porta Pretoria, 21,. Attention, en Italie les commerçants vendent ce qu'il faut, jamais de superflu, alors ne vous attendez pas à trouver 10 mètres de vitrines réfrigérées qui vous poussent à consommer!
Tous ces commerçants sont sérieux, à prix identiques toute l'année et parlent français. Ce ne sont pas des pièges à touristes!!!
Et si vous voulez remplir le coffre ( ce que je fais) Hypermarché Italien par excellence, GROCIDAC - Via Paravera, 4,(derrière la gare, à côté du parking de départ du TKB pour Pila.
Eh oui, un coffre plein à Aosta c'est 25 à 30% d'économie par rapport au même coffre en France!!!